RE2020 : Confort d’été et indicateur Degrés-Heures (DH)
Comprendre les enjeux de la RE2020 pour le confort d’été
Face à la montée des températures, aux canicules plus fréquentes et aux épisodes de chaleur intense, la RE2020 intègre pour la première fois un traitement réaliste du confort d’été. Elle introduit un nouvel indicateur clé : le Degrés-Heures (DH), qui mesure l’inconfort thermique des bâtiments.
Dans les régions les plus exposées, comme le pourtour méditerranéen, cette évolution réglementaire était attendue de longue date. Architectes et bureaux d’études y voient un levier important pour concevoir des bâtiments réellement adaptés aux réalités climatiques locales.
Qu’est-ce que l’indicateur Degrés-Heures (DH) ?
Le DH correspond à la somme, sur une année, du nombre d’heures jugées inconfortables par les occupants, pondérées par l’écart en °C entre la température calculée et le seuil de confort :
• 26°C la nuit (seuil fixe)
• 26 à 28°C le jour (seuil variable)
Si la valeur reste inférieure à 350°C.h, le logement est considéré comme confortable l’été sans besoin de climatisation. Au-delà, un besoin de refroidissement est calculé et ajouté à la consommation énergétique, qu’un système de climatisation soit installé ou non. Ce plafond maximal est fixé à 1 250°C.h, modulable jusqu’à 2 000°C.h en cas de contraintes particulières (bruit, pollution…).
RE2020 vs RT2012 : quelles différences majeures ?
Sous RT2012, l’inconfort d’été était évalué via la TIC (Température Intérieure Conventionnelle), souvent déconnectée du ressenti réel des occupants. Des bâtiments pouvaient ainsi être conformes sur le plan énergétique, mais devenir rapidement invivables en période de canicule. Avec la RE2020, le DH reflète mieux la réalité thermique des logements, intégrant notamment le scénario climatique d’août 2003.
La RE2020, elle, impose une réflexion poussée dès la conception :
• Implantation optimisée
selon l’orientation et les vents dominants
• Surfaces vitrées limitées au sud
pour éviter la surchauffe
• Brise-soleil, persiennes et volets roulants
dimensionnés pour bloquer le rayonnement estival tout en laissant entrer la lumière en hiver
• Matériaux à forte inertie thermique
pour limiter les variations de température
Pourtant, la réglementation ne valorise pas assez certaines solutions traditionnelles, comme planter des arbres à feuilles caduques au sud, alors qu’elles ont toujours fait leurs preuves.
Alternatives à la climatisation : quelles solutions efficaces ?
La climatisation n’est pas une fatalité pour assurer le confort d’été. Des solutions passives et peu coûteuses existent, en voici cinq :
1. Ventilation naturelle nocturne
Un logement traversant, favorisant les courants d’air nocturnes, permet d’évacuer la chaleur accumulée durant la journée.
2. Brasseurs d’air au plafond
Usités dans de nombreux pays chauds, ils réduisent la sensation de chaleur grâce à la vitesse de l’air. Par exemple, la RE2020 peut diminuer plusieurs centaines d’heures d’inconfort dans un T2/T3 ventilé naturellement.
3. Protections solaires extérieures
Stores, volets roulants, persiennes provençales ou brise-soleil horizontaux protègent efficacement des surchauffes estivales tout en laissant entrer la chaleur gratuite l’hiver.
4. Matériaux à forte inertie
Une bonne isolation thermique ne suffit pas. L’inertie des matériaux permet de stocker la fraîcheur nocturne et de ralentir la montée en température en journée.
5. Réduction des dégagements internes
Les appareils électroménagers, luminaires et équipements informatiques génèrent eux aussi de la chaleur. Le choix d’équipements peu énergivores et de lampes LED basse consommation réduit la charge thermique intérieure.
L’importance des automatismes dans la RE2020
La domotique, autrefois considérée comme un luxe, devient presque incontournable. Les occultations automatiques et volets intelligents ajustent en continu la protection solaire selon la position du soleil et la température extérieure, assurant un confort optimal même en l’absence des occupants.
Et en rénovation ? La STD comme outil d’aide à la décision
Si la RE2020 s’applique aux constructions neuves, la rénovation, elle, nécessite une approche différente pour garantir un bon confort d’été. Dans ce cadre, les bureaux d’études utilisent la Simulation Thermique Dynamique (STD), un outil de modélisation qui permet de simuler le comportement thermique d’un bâtiment existant dans son environnement réel.
À partir d’un modèle initial basé sur l’état et le fonctionnement du bâtiment (incluant des hypothèses de comportements des occupants : utilisation des stores existants, éclairage artificiel, pratique d’aération, etc.), la STD permet d’étudier l’impact de différentes solutions d’amélioration du confort estival. Elle sert ainsi à établir des scénarios de travaux adaptés, en privilégiant des solutions dites « passives » (protections solaires, ventilation naturelle, inertie thermique) avant d’envisager un recours actif comme la climatisation.
Conclusion
La RE2020 marque un véritable tournant dans la prise en compte du confort d’été. En imposant l’indicateur DH, elle oblige à anticiper dès la conception l’évolution climatique et à intégrer des solutions durables, économiques et adaptées aux spécificités locales. Une approche qui combine bioclimatisme, inertie, ventilation naturelle et automatismes intelligents pour bâtir un habitat résilient.

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En France, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un outil central pour évaluer la consommation d'énergie d'un logement et son impact environnemental. Avec l'évolution de la législation, notamment la loi Climat et Résilience, l'objectif est d’éradiquer les passoires thermiques (logements classés F ou G au DPE) jugés excessivement énergivores. Si vous possédez un bien classé G, 2025 est une année charnière pour entreprendre des travaux de rénovation et viser un DPE D, synonyme de performance énergétique décente. Mais comment y parvenir concrètement ? Aujourd’hui on vous donne toutes les étapes et solutions ! La passoire thermique : comprendre le DPE G Un logement classé DPE G est une passoire thermique. Cela signifie qu'il présente une très forte consommation d'énergie, souvent due à une isolation défaillante, des systèmes de chauffage obsolètes ou des équipements peu performants. Au-delà de l'impact environnemental, ces logements entraînent des factures énergétiques très élevées pour leurs occupants et un confort médiocre (sensations de froid en hiver, de chaud en été). Pour faire suite à notre précédent article, rappelons que depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G ne peuvent plus être proposés à la location en France métropolitaine. Cette réglementation s'inscrit dans un calendrier progressif : • À partir du 1er janvier 2028 : interdiction des logements classés F. • À partir du 1er janvier 2034 : interdiction des logements classés E. Les étapes clés pour passer de DPE G à D La transition d'un DPE G à un DPE D nécessite une approche méthodique et des travaux de rénovation énergétique ciblés. Voici les principales étapes : 1. Réaliser un audit énergétique approfondi : avant d'entreprendre quoi que ce soit, un audit énergétique est indispensable. Contrairement au DPE, l'audit propose un état des lieux précis des déperditions énergétiques de votre logement et établit un plan de travaux détaillé, hiérarchisé par ordre de priorité et chiffré. Il vous donnera une feuille de route claire pour atteindre votre objectif DPE. 2. Prioriser les travaux d'isolation : l'isolation est le pilier de toute rénovation énergétique. C'est elle qui permet de réduire drastiquement les besoins en chauffage et en climatisation. - Isolation des combles et toiture : c'est souvent le poste le plus rentable, car une part importante de la chaleur s'échappe par le toit (jusqu'à 30 %). - Isolation des murs : par l'intérieur ou par l'extérieur (ITE), l'isolation des murs peut réduire les pertes de chaleur de 20 à 25 %. L'ITE offre des performances supérieures et améliore l'inertie du bâtiment. - Isolation des sols/planchers bas : permet de limiter les remontées d'humidité et les sensations de froid provenant du sol. - Remplacement des fenêtres : des fenêtres simple vitrage ou des doubles vitrages anciens sont une source majeure de déperdition. Opter pour du double, voire du triple vitrage performant est essentiel. 3. Optimiser le système de chauffage et de production d'eau chaude : une fois l'enveloppe du bâtiment isolée, il est temps de s'attaquer aux systèmes énergétiques. - Remplacer une chaudière ancienne : passer à une pompe à chaleur (air-eau, air-air), une chaudière biomasse, ou une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE) peut faire une grande différence. - Optimiser la production d'eau chaude sanitaire (ECS) : l'installation d'un chauffe-eau thermodynamique ou solaire peut réduire significativement la consommation dédiée à l'ECS. 4. Améliorer la ventilation : une bonne isolation doit s'accompagner d'une ventilation efficace (VMC simple flux hygroréglable, double flux) pour garantir une bonne qualité de l'air intérieur et éviter les problèmes d'humidité. Les aides financières pour votre projet La rénovation énergétique représente un investissement, mais de nombreuses aides financières peuvent alléger la facture. Parmi les principales, on trouve : • MaPrimeRénov' : Aide de l'État accessible à tous les propriétaires, son montant dépend des revenus et des gains énergétiques. • L'éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : Prêt sans intérêt pour financer des travaux d'amélioration de la performance énergétique. • La TVA à taux réduit (5,5 %) : Applicable sur les travaux de rénovation énergétique. • Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) : Primes versées par les fournisseurs d'énergie. • Les aides des collectivités locales : Certaines régions, départements ou communes proposent des subventions complémentaires. N'hésitez pas à vous rapprocher d'un conseiller France Rénov ' pour étudier les aides auxquelles vous êtes éligible et vous accompagner dans vos démarches. Passer d’un DPE G à D, c’est un vrai défi, mais totalement à votre portée et les avantages sont nombreux ! Vous réduirez vos factures, gagnerez en confort au quotidien et valoriserez votre bien immobilier.